Référence : M-00252 Titre critique breton : Diougan Gwenc’hlan Titre critique français : La prophétie de Gwenc’hlan Titre critique anglais : The prophecy of Gwenc’hlan Résumé :
A/
[La Villemarqué]
Quand le soleil se couche, je chante au seuil de ma porte. Je n’ai pas peur d’être tué, assez longtemps j’ai vécu.
Je vois le sanglier qui sort du bois, il boîte, blessé, la gueule en sang. Je vois le cheval de mer venir à sa rencontre faisant trembler le rivage d’épouvante. – « Tiens bon, cheval de mer, frappe-le à la tête. »
J’entends l’aigle appeler au milieu de la nuit. – « C’est de la chair chrétienne qu’il nous faut. Je tiens la tête du chef d’armée. Je veux avoir ses deux yeux parce qu’il a arraché les tiens. »
B/
[Penguern]
Maudits le jour, la nuit, la terre et le ciel. Maudite surtout la mer qui jeta son écume sur l’Armorique. Le vieil aveugle sur son cheval blanc et son fils cherchent un lieu pour s’y fixer mais ne trouvent que mauvaise terre. – « Plus loin, plus loin, terre de digitale, mauvaise terre. »
– « Quelle est la première chose que doit faire un bon laboureur ? » – « Avoir du fumier n’est que la seconde. La première ce sont les talus. Si tu laisses ton champ aux bêtes et au vent de la mer, tu ne rempliras pas la boursette du barde. »
– « Ne te presse pas d’ensemencer avant l’hiver et recueille la graine après que le feu de la Saint Jean ait été allumé. »
– « Malédiction sur les chemins maudits et ceux qui les ont faits. Quand on aura pris sur chaque métairie pour les faire, alors viendra la douleur, viendront les chapeaux blancs et le monde fera mauvaise fin. »
C/
[Du Cleuziou]
Heureux sera le monde quand arrivera Louis XVI, sa vie ne durera pas. Les gens seront déguisés et on ne reconnaîtra plus les paysans des demoiselles.
Malheureux seront les gens quand les gens seront vêtus comme des serpents et quand étés et hivers seront mélangés.
Les plus mauvaises gens seront les mieux estimés.
Des chemins seront faits à travers les paroisses, conduisant au rivage.
Heureux celui qui habitera entre Vilemoan et Le Guindy s’il peut se défendre des loups.
D/
[Archives de M. Du Cleuziou]
Énumération de formules proverbiales
Quand les feuilles du buisson sont aussi longues que l’oreille d’une souris, le goûter doit se faire sur le chemin des champs.
La grenouille qui chante avant avril ferait bien de se taire.
Quand le vent vient du côté de Roc’hellas, jamais vieille vache ne prend ses ébats.
Qui ne veut sentir la faim, ne doit pas rester longtemps sur son siège.
Un coup de langue fait plus de mal qu’un coup d’épieu.
Etc.
Vivre, mourir, sont une même chose pour celui que Dieu accompagne.
Thèmes :Fantastique Note :
Voir principalement le point fait sur ce chant par Gwennole Le Menn : « Du nouveau sur les prophéties de Gwenc’hlan : du texte moyen-breton (XVe) aux traditions populaires modernes », dans Société d’émulation des Côtes-du-Nord, 1982, tome CXI.
Et, « Un texte arthurien en moyen-breton : le dialogue entre Arthur, roi des Bretons, et Gwynglaff », par Y.B. Piriou, Actes du 14e congrès international arthurien, PUR2, 16-21 août 1994, pp. 474--499.
Titre : An den kozh dall / Le vieil aveugle Langue : Breton, Traduction en français Type : Texte Ouvrage :Nignol (Christiane), CD, A greiz-kalon, Tud Bro Dreger 2, 2009 Position dans l’ouvrage : p. 36-38, chant 18 Note : Texte : Penguern ; Mélodie : Bernard Lasbleiz (« An ton hag ar pardon », p. 90-92, n° 81)
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Renvois
Autres chants de tradition orale en breton
M-00252 (Diougan Gwenc’hlan) rappelle par endroits C-00252 (Ar roue Stevan).
Ar roue Stevan (ref. M-00249)